Synthèse de la pratique du semis selon le Jardin des Fraternités Ouvrières de Mouscron

Avant propos

Cet article vient compléter l’article précédent « Faire ses semis de Tomate, Aubergine, Poivron et Basilic chez soi. C’est le moment ! ». Le jardinage est une source d’apprentissage continu via le partage de connaissances et nous sommes heureux d’affiner notre pratique au fur et à mesure de nos lectures et rencontres 🙂

Soutenez le travail d’UFG sur tipeee ! Pour ceux qui veulent participer: https://fr.tipeee.com/urban-french-garden

Découverte !

Attirés par l’idée de transformer notre jardin en jardin forêt comestible, nous nous sommes intéressés de près au jardin des Fraternités Ouvrières de Mouscron, en Belgique. Il a été créé par Josine et Gilbert Cardon. Gilbert a tout simplement créé son rêve d’enfant : un jardin d’Eden comestible. Au delà de la création de leur forêt-jardin, Josine et Gilbert ont créé une association en 1969 pour partager avec tous leurs connaissances, par des formations gratuites, et donner accès à l’achat de graines à prix très modéré. Après avoir regardé leur film La jungle étroite de Benjamin Hennot, nous avons visionné d’autres vidéos. Et là, superbe trouvaille que la vidéo d’explication concrète et détaillée des techniques du semis en terrine et godet par Gilbert !

Je ne sais pas si vous êtes comme nous, mais pour notre part, nous nous sommes toujours posés énormément de questions au moment semer. Pourquoi faire de telle ou telle façon ?

Les questions que nous nous posons à chaque fois :

  • Est-ce que je prends une terrine percée ou non?
  • Terrine transparente ou non ?
  • Je mets la terre jusqu’où ?
  • J’arrose quand ?
  • Quelle quantité d’eau ?
  • Etc. Etc.

Avec cet article, Urban French Garden vous propose de détailler pas à pas la technique de Gilbert Cardon.

Pourquoi choisir les semis en terrine et godets ?

Il y a plusieurs raisons :

  1. Parce que cela permet d’avancer la pousse des légumes pour les manger tout simplement plus tôt
  2. Pour permettre de repiquer dans le jardin dans une terre couverte de mulch, paillis. En effet, lorsque l’on souhaite avoir une couverture permanente du sol toute l’année, ça nous fait mal au coeur de découvrir la terre le temps du semis. Il est plus facile dans ce cas de repiquer les plants juste en écartant le paillis à l’endroit où l’on plante.
  3. Cela permet d’optimiser la place dans le potager et donc de s’assurer que chaque espace est pris par un légume. Je m’explique, quand on sème, parfois cela ne pousse pas et alors on a laissé la terre découverte longtemps pour rien, cependant qu’un autre légume aurait pu pousser…
  4. Cela permet de s’assurer que le légume repiqué est assez costaud pour se développer parmi les autres légumes et qu’il survive à la concurrence des autres légumes. Ce qui permet aussi de planter plus serré !

Technique du semis en Terrine

Pourquoi choisir le semis en terrine ?

Parce que cette technique est idéale pour tous les légumes qui se repiquent à racines nues. En effet, elle permet d’obtenir la production de beaucoup de plants sur la petite surface d’une terrine. Les légumes concernés sont :

  • Betterave
  • Choux
  • Laitue
  • Oignon
  • Poireau, etc.

Il faut 2 à 3 semaines pour que la plante reprenne sa végétation avec cette technique ce qui pourrait être un inconvénient. Mais comme le précise Gilbert, ceci peut devenir un avantage si les conditions météorologiques ne permettent pas le repiquage en pleine terre. Vous pouvez alors les repiquer en godets en attendant des jours meilleurs.

Pour les légumes plus fragiles, elle est aussi adaptée pour le repiquage en format mini-mottes car le terreau sera découpable au moment du repiquage.

Mais surtout, cette technique est hyper pratique car le semis en terrine est autonome en eau ce qui permet aux personnes qui n’ont pas le temps d’arroser tous les jours d’avoir l’assurance que les semis poussent à leur rythme en toute autonomie jusqu’au moment du repiquage. Génial, non ?

Matériel

Tout d’abord le matériel :

  • Terrine
  • Terreau
  • Graines
  • Eau
  • Planchette en bois

Terrine

La terrine ne doit pas avoir de trou. Elle doit retenir l’eau et être donc étanche. Vous pouvez utiliser une barquette en plastique de récupération, transparente ou occultante, ou un bac en polystyrène, ou tout autre contenant « sans trou ». Nous qui pensons « zéro plastique », prenons une terrine de charcutier.

La profondeur de la terrine doit être au minimum de 8 cm, l’idéal étant entre 8 et 12 cm.

Terreau

Contre toute attente, Gilbert conseille d’utiliser du terreau bio tout simple sans engrais. Vous vous demandez certainement comme moi, pourquoi ce conseil ?

Tout d’abord, pourquoi du terreau « simple sans engrais » ?

Gilbert explique que la graine contient en elle-même tout ce qu’il faut au départ pour pousser pendant plusieurs semaines. Elle n’a donc pas besoin d’engrais. De plus, lui donner de l’engrais au départ et la transplanter après dans un terrain plus pauvre risque que la plante ait du mal à pousser ou bien périclite. Au contraire, lui donner un terreau simple au semis et transplanter la plante dans une terre plus riche lui conviendra parfaitement pour donner « un coup de fouet » pour son développement.

De même, pourquoi utiliser du terreau acheté et non de la terre du jardin ?

La raison est que le terreau acheté est chauffé à haute température ce qui lui permet de ne plus contenir de champignons qui sont à l’origine de la fonte des semis. Gilbert réutilise le terreau pour ses semis de l’année et en rachète l’année suivante. Dans la même idée, Dominique Soltner (autre source d’information) propose également de semer en pleine terre directement sur du compost vert. L’idée est la même car le compost vert est composé de déchets verts qui ont fermenté en déchèterie avec une élévation de la température à plus de 60°C, pendant plusieurs semaines. Chez UFG, pour éviter la fonte des semis, nous ajoutons en surface de la cendre de bois que nous renouvelons en court de pousse du semis (cf. notre vidéo 😉

Graines

Vous pouvez utiliser les graines que vous avez récoltées et conservées ou en acheter (des bio). L’idéal est d’éviter les F1 pour garder la liberté de récolter les graines et de reproduire la variété si elle vous a plu.

Gilbert partage son expérience de capacité de germination des graines. Attention, pour les graines qui sont récoltées et mises en dormance, la germination est parfois inégale selon leur âge. Pour certaines, la première année de conservation est la moins optimale pour la germination. Par exemple, mâche, carotte et choux sont concernés :

  • Les carottes font plus de feuillage la première année au détriment de la formation de la racine. Alors que la deuxième et troisième année, la croissance de la carotte se fait en faveur du développement de la racine avec un feuillage restreint.
  • Les choux font également plus de feuillage la première année et sont peu pommés, alors que la deuxième et troisième année le chou favorise le développement de la pomme.

En revanche, pour certains légumes, c’est l’inverse. La première année est la plus productive. Ceci est valable, entre autres, pour les oignons, poireaux et panais.

Eau

A noter, la température de l’eau est très importante dans la pratique de Gilbert. Il est essentiel qu’elle soit toujours à la même température que les graines. Il conseille de toujours avoir une réserve d’eau à disposition dans la même pièce que les graines, afin que graines et eau soient à température ambiante. En conséquence, cela nous demande d’anticiper les semis en préparant le matériel la veille.

Comment ? Nous avons le choix entre deux façons de faire :

  1. Stocker l’eau la veille dans la même pièce que les graines.
  2. Pré-remplir la terrine de terre abondamment arrosée la veille et semer le lendemain.

Planchette en bois

La planchette en bois est l’ustensile utilisé par Gilbert. L’idée sous-jacente est de mettre en contact la graine avec le terreau pour lui assurer son bon développement. Vous pouvez utiliser n’importe quel ustensile à partir du moment où il assure cette fonction.

Le semis en terrine en pratique

Concrètement, comment Gilbert s’y prend ?

Etape 1

On remplit le bac étanche de terreau à ras bord. A ce moment là, le terreau est sorti de son sac et mis directement dans la terrine (sans pré-arrosage). L’essentiel est de remplir la terrine à ras bord car ceci va permettre au germe d’avoir accès à la lumière dès qu’il sortira de terre. En effet, si le germe n’est pas directement à la lumière, celui-ci va « filer » vers la lumière (et oui, on connait tous ça ;). Par conséquent, le germe se trouvera fragilisé, ce que nous voulons éviter à tout prix.

Etape 2

On arrose abondamment d’eau et là, si vous m’avez suivi, notre eau est « à température ambiante ». Le terreau doit être complètement imbibé d’eau donc on n’hésite surtout pas à arroser jusqu’à « la limite du détrempage », dixit Gilbert. A noter que nous n’avons toujours pas posé les graines, patience !

Etape 3

L’arrosage tasse le terreau, il est donc important d’en rajouter pour maintenir son niveau à 1cm du bord de la terrine, comme Gilbert le montre sur la vidéo. Pas besoin d’arroser à nouveau, si vous vous posiez la question.

Etape 4

Semer les graines seulement à cette étape. Choisissez l’écart auquel vous les semez. Gilbert propose deux solutions:

  1. Tous les 5 cm ce qui vous permettra, au moment du repiquage, de découper la motte de terre de la terrine en carrés, lorsque la terre sera devenue un peu sèche.
  2. Tous les centimètres, si la plantule peut être repiquée à racines nues.

Etape 5

Remettre du terreau jusqu’à ce que les graines soient recouvertes entièrement de terre.

Etape 6

Tapoter la surface de la terre avec la planchette en bois, ou tout autre ustensile remplissant cette fonction, afin d’assurer le contact entre le terreau et la graine.

Etape 7

C’est fini! Vous n’avez plus besoin d’arroser car la terrine a reçu assez d’eau pour que les graines puissent en puiser pendant 1 mois à 1 mois 1/2 (selon la température ambiante) jusqu’au moment de leur repiquage. Comme nous n’arrosons plus, la température de l’eau et du semis, dans la terrine suivent l’évolution de la température ambiante, du jour et de la nuit. Ceci est un facteur clef de succès des semis.

A retenir pour réussir vos semis en terrine !

  • Choisir une terrine sans trou de 8 à 12 cm de hauteur
  • Acheter du terreau simple sans engrais
  • Remplir la terrine de terreau à ras bord
  • Utiliser de l’eau à la même température que les graines : anticiper la veille
  • Arroser la terrine jusqu’à la limite du détrempage
  • Couvrir les graines semées de terreau
  • S’assurer du contact entre la graine et le terreau via le tassement de la surface avec une planchette en bois, par exemple
  • Ne plus arroser

Technique du semis en Godet

Pourquoi choisir le semis en godet ?

Comparé au semis en terrine, le semis en godet permet une meilleure reprise de la végétation, les plants étant repiqués avec leur motte (la terre du godet).

L’inconvénient est que la place utilisée par le nombre de godets (1 godet = 1 plant) est plus importante comparée à la place que prend une terrine pour un même nombre de plants. Il est vrai que cela dépend vraiment du nombre de godets… En revanche, il y a une grosse différence dans la surveillance régulière du maintien de l’humidité de la terre que demande les godets.

Cette technique est souvent utilisée pour les légumes suivants :

  • Tomate
  • Poivron
  • Aubergine
  • Courgette et courge
  • Concombre, etc.

Matériel

  • Godet
  • Terreau
  • Graines
  • Eau
  • Planchette en bois

Concernant le godet

A la différence de la terrine, les godets doivent avoir des trous. En absence de trous, vous pouvez les percer. L’idéal, selon Gilbert, est de percer sur le côté en bas du godet au lieu de percer en dessous.

Pour le reste du matériel, ce sont les mêmes conseils que pour le semis en terrine (cf. plus haut).

Le semis en godet en pratique

Etape 1

Comme pour la terrine, on remplit le godet de terreau à ras bord pour que les germes aient un maximum de lumière.

Etape 2

On sème les graines et on les recouvre de terreau.

Etape 3

Comme expliqué précédemment, tapoter la surface de la terre avec la planchette en bois afin d’assurer le contact entre le terreau et la graine.

Etape 4

On place les godets dans un bac étanche. Sans arroser les godets eux-mêmes, on remplit le bac d’eau, plusieurs fois si nécéssaire, jusqu’à ce que la surface du terreau des godets soient humides. L’eau remonte par capillarité.

Etape 5

On arrose régulièrement pour maintenir le terreau tout juste humide directement dans le bac. La plante va venir puiser la quantité d’eau dont elle a besoin.

Pour cette technique, il est moins important de contrôler la température de l’eau importée puisque pendant le processus de capillarité l’eau prend la température ambiante.

A retenir pour réussir vos semis en godet !

  • Choisir des godets avec des trous, sinon les percer
  • Acheter du terreau simple sans engrais
  • Remplir le godet de terreau à ras bord
  • Arroser directement dans le bac et non sur les godets
  • Recouvrir les graines semées de terreau
  • S’assurer du contact entre la graine et le terreau via le tassement de la surface avec une planchette en bois

Remerciements

Nous espérons que les conseils de Gilbert Cardon vont vous aider à réussir à coup sûr vos semis. Pour notre part, nous avons hâte de tester cette pratique et espérons améliorer notre technique et notre autonomie au jardin.

Un grand merci à Josine et Gilbert Cardon pour le partage de leur pratique qui permet à chacun de faire un pas de plus vers la création de son jardin vivrier ! 🙂

Source : la vidéo « Semis en terrines deux méthodes infaillibles »

54 réflexions au sujet de « Synthèse de la pratique du semis selon le Jardin des Fraternités Ouvrières de Mouscron »

  1. Ping : ivermectin 1g
  2. Ping : gay chat lines
  3. Ping : stromectol side
  4. Ping : ivermectin plus
  5. Ping : tamoxifen pill
  6. Ping : 8 mg tizanidine
  7. Ping : buy bimatoprost
  8. Ping : baricitinib 4mg
  9. Ping : generic latisse
  10. Ping : bahis siteleri
  11. Ping : 2profanity
  12. Ping : A片

Les commentaires sont fermés